DEUX POÈMES

 

Le secret.


Non, envers toi je ne puis être quitte
et je le suis moins encore depuis ce jour de janvier
où je t’ai revue assise au bord de la fontaine,
j’entends toujours son bruit de source,
un enfant à ton côté, et si simplement belle
dans ta robe de jeune femme des années 1900,
que je t’imagine heureuse alors, comblée même,
proche de l’odeur aromatique des peupliers


chère à Coleridge, toute aux senteurs de la maison
ouverte jusqu’aux monts bleus à l’horizon,
toute à la patience des espaliers s’alourdissant
contre les murs, toute au parfum des commencements,
très loin, ai-je envie de croire, du temps pourrissant
seulement dans les fonds de la prairie, alors qu’il devait
déjà t’atteindre toi aussi, mais venu de je ne sais quel bord.