ESPRIT ET TECHNIQUE DU COMPROMIS DIPLOMATIQUE.
LES dictionnaires donnent, en termes voisins, deux définitions alternatives du compromis. Selon la première, c’est « une convention par laquelle les parties en conflit recourent à l’arbitrage d’un tiers » ; selon la seconde, c’est « un arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles ».
Sous ce double aspect, le compromis intervient aussi bien dans les rapports entre particuliers que dans lesrelations entre États ; ceux-ci, forts de leur souveraineté, ne font qu’exceptionnellement appel à une instance arbitrale, souvent à propos d’une question limitée. Les États, d’ordinaire, négocient directement sur la base de concessions mutuelles.
Pourtant l’opinion courante estime que les relations internationales, en dehors même des périodes de guerre, demeurent dominées par une sorte de loi de la jungle, où le rôle des rapports de force est déterminant. Cette vision était déjà celle de Thucydide : « Jamais des arguments de droit, quand s’offrait une occasion de s’accroître par la force, n’ont arrêté qui que ce fût dans son expansion ». De l’expression de la violence la plus barbare à la recherche insidieuse de liens de domination — ou d’influence — politiques, économiques et culturels, l’Histoire, en effet, ne semble accorder qu’une place très restreinte aux « concessions mutuelles ».
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