Dans les rues vieilles du nord
toutes les pierres gravées parlent d’ailleurs
De noms et de souffles secs
violents et chauds
qui nous râpent la gorge
D’hommes qui parlent trop de langues
inconnues, dures
toujours autour des mêmes arbres
dans la chaleur réverbérée par les mêmes cailloux
De parfums forts, d’eau bleue rougie
de beautés calmes quand le vent tombe
Dans les rues grises du nord
la mer oubliée nous tient
comme une histoire dont la honte
nous rougirait le front à chaque carrefour
et dont la gloire nous effraie.
II.
Une ville endormie en été
quand la chaleur est là
quand le silence ressemble
au ronronnement lent d’une usine électrique
au bruissement incongru des forêts
on ne sait pas
Sous le ciel brun
la vie prend d’autres formes
on les oublie, vite.