Traduit de l’italien par Christophe Carraud.
Y A-T-IL UN REGAIN D’INTÉRÊT pour les documents et les archives ? Les transformations technologiques — le grand saut du papier au numérique — posent-elles « une question archivistique, ou documentaire » dans notre société ? Les observations qui suivent cherchent à donner une réponse, un peu indirecte peut-être, à de telles interrogations, posées par Stefano Vitali en vue d’une discussion publique sur les archives (dont l’origine remonte à la parution de l’Ontologia del telefonino de Maurizio Ferraris, Milano, Bompiani, 2005. La rencontre eut lieu à Florence le 14 février 2007, dans le cadre du colloque Archimeetings sur le « rôle des documents et des archives dans notre société ». On présente aujourd’hui la transcription revue et annotée de l’intervention florentine.
Je voudrais contribuer de deux manières à la discussion : en introduisant le concept de durée dans le temps de ce problème, et en posant la question du pouvoir. Il s’agit d’envisager le rapport entre des choses nouvelles — les variantes — et des choses qui au contraire viennent de loin — ce qu’on appelle des constantes. Dans un premier temps, j’exposerai la situation nouvelle, puis je m’arrêterai sur les aspects du thème proposé qui appartiennent à la longue durée. Je partirai donc de la référence au téléphone portable.