«DE QUELS ARTISTES SOMMES-NOUS LES CONTEMPORAINS ?»

DANS SON LIVRE Loetschental secret1, Maurice Chappaz écrit au sujet de l’approche photographique d’Albert Nyfeler :

« Nyfeler répondait à ce besoin de fixer pour toujours les grands moments de la vie paysanne. Et il lui fut permis de suivre leurs gestes, d’aller prendre sans choquer (…) tout comme de déboucher à l’aube dans le champ de semailles, de tomber sur la tonte des moutons (…) Voilà vraiment la place de l’artiste dans la cité : être à part et être admis, être ce miroir qui semble éterniser les scènes fugitives. »

Selon Chappaz, ce miroir que devrait être l’artiste ne reflète pas la société en ses tares et ses travers ; une critique peut être exercée, un jugement peut être porté, pourquoi pas, mais alors ce sera en passant, et non comme une fin en soi.

L’artiste, selon Chappaz, porte en lui un horizon, donnant à voir une image, rendant compte d’une présence aux choses et aux êtres en leur grand rythme ; un bonheur qui a un goût de source ; image-présence, à laquelle une société s’identifie et dans les strates de laquelle elle lit sa base et son sommet, son ailleurs.

 

1 Maurice Chappaz, Lötschental secret, Monographic, 1994.



   Télécharger l'intégralité de ce texte en pdf