L’AVENIR D’UNE MÉSALLIANCE

 

De l’Université.



Un jeune homme, curieux de mille choses,
ne doit-il pas, après tout, ressembler assez
bien à un homme de la Renaissance ?

 

Paul Valéry, 1894.

 

IL Y A LONGTEMPS QUE L’OUTIL QU’ON APPELLE ENCORE UNIVERSITÉ a cessé de servir ses fonctions d’origine, celles dont le mot garde la trace. L’Un de l’Université marquait la volonté des fondateurs, en plein coeur du Moyen Âge, de d’abord faire acte d’allégeance à la rosace des savoirs, au principe encyclopédique hérité de l’Antiquité : où que se tourne mon incertain désir de savoir, il ne se désorbite jamais, ne se détourne pas de soi, nos arts ont beau se succéder ou se subdiviser, ils restent concentriques, leurs cycles se règlent, au fil du temps, à l’invariant d’un même point fixe, leurs métamorphoses n’attentent pas à l’unité de la noèse, elles la magnifient et la fécondent. Quoi que j’apprenne et que je découvre, moi qui dois apprendre à penser, je reste, considérant le Moteur immobile du cosmos, au centre géométrique et au foyer symbolique de mes successives épistémologies.