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mars 2019
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L’exil intérieur
Pierre-Alain Tâche
à Christophe Carraud. LES VOIX auxquelles nous accordons crédit, et foi, ne portent plus, ne surpassent plus la rumeur. Autour de nous, l’espace humain s’est crevassé d’absence. L’échange, s’il...
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Invocation et autres poèmes
Guido Devescovi
Pierres de mon Carso. Le temps s’efface, glisse vers la mort. Emporté par le courant, j’entends déjà le bruit de la cascade tombant au néant. Je voudrais tenir, m’agripper à quelque chose de solide, de...
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Poésie persane
Franck Merger
« Le peuple d’Iran est le plus poète du monde. » Nicolas Bouvier. I. AILLEURS La première Niloufar m’a offert ses souvenirs de là-bas, sa vie d’autrefois, Dâmghân, le caravansérail, les grenades, le...
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La raison, le désert et la voix
Pascal Riou
IL EST BON de nous souvenir de Pasternak, lui qui sut, douloureusement et bien mieux que beaucoup, combien l’instrumentalisation de la poésie à des fins idéologiques était le gage de sa ruine. C’est avec...
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Lettre du fils prodigue et autres poèmes
Gianni d’Elia
BIEN CONNU EN ITALIE pour ses marques de fabrique, à savoir la machine à écrire «Lettera 32 » et le vélo, Gianni D’Elia, né en 1953, représente une nouvelle génération de poètes en rupture avec le...
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Maîtrise, rêverie, inquiétude
Alain Madeleine-Perdrillat
Photographies de Colette Gourvitch : maîtrise, rêverie, inquiétude. COLETTE GOURVITCH refuse de donner des titres à ses photographies et ce refus a du sens : il signifie le vœu que celui qui les...
- Colette Gourvitch, Photographies Colette Gourvitch
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Journal irrégulier (II) et autres théologies
Bruno Arcadias
7 août 2015. C’était un soir d’automne. Les soirs d’automne, c’est particulier. La nuit tombe avant que le jour soit fini. Elle s’installe et on reste là, surpris, vacant. 28 septembre 2015. Les...
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Tandis que tu t’en vas et autres poèmes
Cecilia Gualazzini
MENTRE TE NE VAI ed altre poesie. Traduction française Christophe Carraud. Mentre te ne vai Fiorenzuola, 6 giugno 2015 Appesa al tuo soffio ti conto i respiri, ti quieto col tocco le scosse; sei...
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Métopes (2)
Thanassis Hatzopoulos
Nekuïa ou la voûte. Chambre des morts Sans tombe ni tache ni souillure Divins Chambre des âmes Vigilantes sur leur iconostase Elles montrent combien elles savent endurer, partager Chambre des...
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Rien en travers de mon chemin
Christophe Langlois
Chant 1. Le Sol. Nous l’appelions le Sol. Parfois, par deux ou trois, nous y descendions ensemble pour apprendre qu’il n’y a pas de gravité. Il était cependant moins risqué d’y aller seul dans le...
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Retour
Alain Bernaud
1. APRÈS PLUSIEURS ANNÉES D’ABSENCE, je suis de retour dans cette vallée. Le même chemin m’accueille ce soir. Je retrouve son tracé de terre brune, qui se faufile toujours entre les deux souches...
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Caroline Muheim, Les formes du vent. Aquarelles
Caroline Muheim
JE PEINS ce que je vois. Les planches d’aquarelle sont composées en déposant directement sur le papier ce que je collecte au cours de mes marches dans les paysages. J’en fais alors un tour rapide au...
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L’exil intérieur
Pierre-Alain Tâche
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juin 2018
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Le témoignage des saisons
Benjamin Mercerat
« Rien n’est moins vain que d’observer la disparition et le retour des signes, l’année égale et diverse en ses saisons. » Virgile, Les Géorgiques, Premier Chant, traduction de Maurice Chappaz et...
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Nice 2001-2003 (16 photographies)
Marie Baille
QUE DIRE de cette chronique faite essentiellement autour de chez nous, dans le quartier du vieux Nice où nous avons habité 17 ans ? Je cherchais depuis longtemps à photographier ces lieux si proches...
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Matins
Pascal Riou
C’EST LE MATIN. La cuisine est chaude. Elle sent le café, le pain grillé, le savon de Marseille. Une vieille dame toute de tendresse et de dévouement l’a levé. Elle est toujours coiffée d’un chignon gris et...
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L’almanach de la péninsule
Alain Bernaud
(Suite.) PRENDRE l’autoroute de Bâle à Hambourg, c’est pénétrer à l’intérieur d’une fourmilière, bruyante, affairée — efficacité d’un monde qui ne présage rien de bon. C’est seulement après Aalborg,...
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Le Décantique
Hélios Azoulay
I. Mon amifais-moi t’entendre Ma vigne à moi (Salomon avait une vigne pareille à celle qui a trouvé la paix) nous attacherons sur elle pour notre sœur toute l’eau de feu Du désert l’amour...
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Altitudes (IX)
Gilbert Beaune
Prairie alpine. Fin de printemps, été, une odeur riche se répand sur la montagne. Épaisse, trèfles mêlés à l’infini des plantes, elle remplit l’herbage d’un parfum qu’on ne trouve que dans...
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Le témoignage des saisons
Benjamin Mercerat
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décembre 2017
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Éclaircies
Hélios Azoulay
C’est une sorte de dictionnaire. Croyez-moi, il n’y a, dans ce qui va suivre, aucun hasard hasardeux, mais des mots juteux se libérant d’une définition dont il faut remonter le cours avec confiance. ...
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Métope
Thanassis Hatzopoulos
Traduit par Alexandre Zotos THANASSIS HATZOPOULOs est né à Alivéri (Eubée), en 1961. Pédopsychiatre et psychanalyste, il a publié, à ce jour, seize recueils de poésie et traduit divers...
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Une idée du lac
Marie Sautier
Ce n’est pas l’hiver Mais une âme figée — Un arbre gris. Sentiers sinueux, pavés — Un faisceau de béton Lacé dans la verdure Un reflet sous mes paumes Le sourire rayonnant D’un vélocipède Le...
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Un petit coup de sang
Bruno Roza
COMME TOUS LES SOIRS, en tirant la porte de sa classe, Marie embrassa d’un regard circulaire la grande salle désertée. Les lumières étaient éteintes, le tableau effacé et les chaises,...
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I dispersi / Les égarés
Alberto Frigo
Qui le nostre case non hanno mobili né nomi ai campanelli. Piuttosto: hanno altri nomi, più antichi e certo più consoni a far casa di queste quattro mura. Non vale niente grattare l’oro, non si...
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Jean xxi
Pascal Riou
Pour Sarah. ILS ONT REPRIS LEURS TÂCHES QUOTIDIENNES : l’habitude, le devoir, le tous les jours qui s’impose comme inévitable, ces ornières que l’on suit pour continuer à vivre après un grand...
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Éclaircies
Hélios Azoulay
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juin 2017
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La grande enveloppe jaune
Bruno Roza
LORSQU’IL EUT L’ÂGE de quitter ses père et mère, l’ogre Loki s’en fut habiter de l’autre côté de la forêt. Il était temps, il ne supportait plus ni les soupes de Maman ni les ragoûts de Papa. Quand...
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Ensuite
Jérôme Peignot
1. Osiris,roidesmorts La longue barque glisse entre les nymphéas Pirogue du Seigneur des « Millions d’Années ». Des mystères fondus aux brumes du delta, D’un monde soleilleux la vérité est née : ...
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Le miroir et puis le sacri ce d’André Tarkovski
Pascal Riou
Au commencement était le Verbe, dis papa, pourquoi ? A.T. Pour nos enfants. Au-dessus d’elle, sur le chemin qui part vers la forêt, une maison brûle. Est-ce celle du père où fut l’enfance que rien ne...
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Sa’adi ivre d’amour
Abbas Kiarostami
LA POÉSIE PERSANE, classique ou contemporaine, manifeste sa présence dans le cinéma d’Abbas Kiarostami de bien des manières, par exemple par une citation dès le titre du film ou à l’intérieur des dialogues,...
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Peintures
Paul Guillon
Vitale da Bologna, Pietà e santi. Tu veux baigner ton enfant un peu trop lourd un peu trop grand tu le soutiens par les aisselles ses mains dépassent de la baignoire rose ses bras d’idiot sa tête trop...
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Espaces de l’existence
Virgilio Guidi
et autres poèmes. (1959-1971.) Espaces de l’existence. Chaque jour Chaque jour dans les abîmes du mal le monde trouve un bien inconnu. Nuit Et tout fut affreusement silencieux quand elle se plongea...
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Altitudes (VIII)
Gilbert Beaune
Marmottes. Après la cheminée qui tombe du Grand Lac, terre raboteuse, une marmotte s’est mise à siffler ; une autre répond, puis une troisième, une quatrième... une onzième ! chacune à demi-cachée au...
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Loin des rives
José-Flore Tappy
Comme un fauve l’eau tourne dans sa cage d’écume monte et reflue affamée Multitude aux regards traqués entre eux tous tel un câble tendu court l’espoir brisé avant d’avoir passé dans le chas trop...
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La grande enveloppe jaune
Bruno Roza
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février 2017
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L’état de l’art
Alberto Frigo
Poèmes et leur traduction par l’auteur. Trieste Smisero le bandiere e il vento che tornava sulla piazza dal molo Audace non trovò che noi da far garrire. Già da lungo nel locale spento le bugie...
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Ressemblances
Martha Kapos
Poèmes traduits de l’anglaispar Alberto Frigo. Mute Little tree as empty as a house when your mother is not at home, few or yellow or promising they will come back, your syllables are loose circles...
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Objets. Gravures de Devorah Boxer
Devorah Boxer
Petites paumelles. Eau-forte, aquatinte, pointe sèche, vernis mou sur cuivre, 18 x 17 cm, 2013. Sept pinces à linge. Eau-forte, aquatinte, vernis mou, roulette sur cuivre, 22 x 18 cm, 2011. Mont...
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Au royaume de la rouille
Gian Marco Villalta
Poèmes traduits de l’italien par Alberto Frigo. Nel regno della ruggine I Chi ci crede più alla notte e uscendo non visto dal salotto dove gli amici festeggiano una data aspetta, aperti occhi nel...
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Comme en passant
Charles-Olivier Stiker-Métral
Il suffit que tu ouvres les yeux pour que je découvre mon visage que tu t’avances pour que j’espère comme en ma langue maternelle ta voix infatigable Parle, parle avant la fin du jour malgré la...
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La porte entr’ouverte
Robert Olivaux
Parfums. À peine l’ivoire des fleurs de troène commence-t-il à se troubler, son parfum s’affadit, se gâte et s’éteint. Les bouquets cueillis sur ma terrasse et qu’on est allé jeter fanés, marquent...
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Le manteau invisible
Yang Jiang
LE BEAU TEXTE QUI SUIT, dont le lecteur pourra mesurer la proximité qu’avec lui nous nous sentons, a été traduit du chinois en italien par Silvia Calamandrei. On nous excusera d’avoir — une fois...
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Quelques échanges avec Yang Jiang
Silvia Calamandrei
LE 26 MAI 2016, l’écrivain Yang Jiang s’en est allée sur la pointe des pieds, à la veille de son 105e anniversaire. Contemporaine de la fondation de la république chinoise, elle avait célébré son...
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Heures
Bruno Roza
1. Les nuits sont pour le jour ce qu’une eau sombre peut contenir de feu et le jour pour la nuit ce qu’un cri dans l’obscur peut ramener de neige au fond de ses enclos Mais les aubes le taisent et...
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Rouages
Guillaume Métayer
Roue Nous enchâssons sans fin les voyages et activons les pompes du temps, poussons des murs d’air en attendant la grâce ironique des rouages qui, passe-plat dans un tuyautage, sur un plateau...
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Entre parenthèses
Pierre Chappuis
I. « L’esprit de la résidence virtuelle1 consiste à entrer dans votre atelier, à être en contact avec vous, par vos textes, sans devoir fournir un journal », m’écrivez-vous, cher Antonio Rodriguez,...
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Sculptures d’Hélène Garache
Hélène Garache
Massif du Mont Blanc. Sculptures. Photographies de Paul Edwards. Terres cuites de couleur, modelées sur nature par Hélène Garache dans la vallée de Chamonix, l’Engadine et le Haut-Var, dans les années...
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Photographier les sculptures d’Hélène Garache
Paul Edwards
L’œil aérostat de la haute sculpture. La montagne nomade, portative, malléable, était à la montée un simple parallélépipède rectangle. Il fallut hisser le bloc d’argile rouge jusqu’aux sommets...
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S’épanouir
Elizabeth Cook
Poèmes traduits de l’anglais par Alberto Frigo. Bowl Give me a bowl, wide and shallow. Patient to light as a landscape open to the whole weight of a deepening sky. Give me a bowl which turns for...
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Pour que s’ouvre le temps
Pascal Riou
Pour Sarah Conques. Anges dont on ne sait si, comme venus de lui, vous soutenez le ciel ou bien si vous montez de la terre solide en pierres que l’âme a façonnées... Et toi, vaste forêt qui trembles...
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L’état de l’art
Alberto Frigo
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juin 2016
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Paysages.
Gravures de Cédric Le Corf
Cédric Le Corf
Malchower See, 2015. Pointe sèche, 50 x 65 cm. Calva II, 2013. Pointe sèche, 45 x 65 cm. * Calva III, 2014.Pointe sèche, 37 x 58 cm. Calva VI, 2013. Pointe sèche, 65 x 95 cm. Calva IX, 2014. Pointe sèche,...
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Cédric le Corf, graveur
Bruno Roza
Comme on s’avance — une main devant soi — dans la broussaille indéchiffrable et du regard on cherche une passe dans le chevelu des branches tu marches sur une sente tu gravis un talus et partout ce...
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Le grand hêtre
Pascal Riou
Le hêtre qui t’a vu grandir, aimer, t’avancer pas à pas dans l’âge et la parole et lancer tes fils puis leurs enfants dans la vie prodigue et vers les lointains aimés, ce grand hêtre que tu sais...
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De la beauté
Jérôme Peignot
16 sonnets sur des œuvres Au Louvre sitôt vue elle fait corps au rêve, Du bas de l’escalier l’envol est saisissant. De la splendeur, c’est bien le soleil qui se lève, L’amour qui donne à l’air tous ses...
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Au long des jours
Laurent Fassin
suivi de QUI SE LES RAPPELLERA ? Au long des jours. I. L’emprise des arbres sur l’air. L’eau serait-elle semblable dans les rêves ? Ils dérivaient. Le courant, leurs jeunes forces jouaient de ses...
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Venise à main levée
Pierre-Alain Tâche
pour Odile. L’ULTIME STATION avant l’éternité vont débarquer, et c’est étrange, des corps librement consentants — pourtant encore gorgés de sève ! Dès la halte annoncée, trois plâtriers balafrés de...
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Pièges
Franco Marcoaldi
Poèmes traduits de l’italien par Roland Ladrière. Guardando querce e sughere, peri selvatici, frassini, olivastri, tu pensi che l’albero sia tutto lí, davanti a te: la base, il tronco, la chioma...
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Altitudes (VII)
Gilbert Beaune
Mélèze. C’est une dentelle de lumière verte au grand air, d’aiguilles légères qui font que les arbustes, les bancs d’herbes ou de plantes basses trouvent leur provision de clarté. Féerie vert-pâle :...
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Val d’Hérens. Photographies de Claude Dourguin
Claude Dourguin
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Paysages avec figure (II)
Claude Dourguin
UN ENVOÛTEMENT PUISSANT, singulier gît encore dans les restes des vieilles forêts hercyniennes. Qui, familier des arbres et de leurs territoires, un jour en a été touché, éprouve à intervalles plus...
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Poèmes
José-Flore Tappy
À celle de l’ombre. Menue, penchée au-dessus de l’évier, si loin de nous sous son tablier bleu, perdue dans ses bottes de pluie, elle trie les cerises noires et pose les plus mûres à l’écart, les sépare...
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Paysages.
Gravures de Cédric Le Corf
Cédric Le Corf
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janvier 2016
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NEUF POÈMES, DEUX PROSES ET SEPT DESSINS.
Virgilio Giotti
NÉ ET MORT À TRIESTE, Virgilio Giotti (1885-1957) est un poète des humbles, des vaincus, de l’éthique de la pauvreté, de ce qui est vulnérable et fragile, de la beauté simple du monde, de sa...
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LA VALLÉE DES VISIONS
Sauro Albisani
Chèvres. Les phares éclairent les chèvres qui comme chaque soir ont escaladé le talus pour folâtrer sur l’asphalte à la lumière des étoiles. L’herbe, elles n’en veulent plus, elles veulent la...
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PUISQUE LE SEL,TOU JOURS
Pascal Riou
It had gone around and around grinding grain and salt to go into the dark and to go and remember. William S. Merwin, The vixen. J’ai soif. Jean, XIX, 28. Donne-moi à boire de cette eau, que je n’aie...
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PAYSAGES AVEC FIGURE (I)
Claude Dourguin
LE SOLEIL DE SEPTEMBRE A TOUT SAUVÉ. Sans qu’on ait trop de chaleur. Pas de pluie par chance. Cette acidité retrouvée, pourtant, qui manquait ces dernières années ? Parce qu’à partir de mars, avril...
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JOURNAL IRRÉGULIER
Bruno Arcadias
L’essentiel, si on ne veut pas tomber, C’est de prendre garde. À droite, à gauche, Devant, derrière... Prendre garde, donc.... Si on ne veut pas tomber... C’est épuisant. Il me prend parfois l’envie De...
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NEUF POÈMES, DEUX PROSES ET SEPT DESSINS.
Virgilio Giotti
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mai 2015
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BOULOGNE-SUR-MER (2)
Jean-Michel Baillat
(Journal de l’année 2001.) Le carillon de Notre Dame asperge les nénuphars au pied du château. Les douves sont cette Vivonne où je mire ma stérilité littéraire. — Il doit faire une radio, en plus !...
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POÈMES. TADEUSZ DABROWSKI
Tadeusz Dabrowski
* L’otage J’ai perdu douze amours amours que je n’ai jamais eus et tous les douze je les ai misés sur toi mais j’ai perdu et maintenant je vais devoir emprunter * Proximité (carte postale) Debout sur...
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POUR UNE VALLÉE
Gilbert Beaune
QU’ON LAISSE LES VERRUES DE BÉTON, cohues de métal, antennes et boutiques à foison ; l’oxygène pollué, le rien d’alpages et de champs qu’on soigne ; et le cosmo-tourisme de l’été, l’argent fumeux de...
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LES ALLUVIONS
Jérôme Karasz
Les alluvions charrient le soir, L’eau de Javel et l’ammoniaque, Les détergents et les grands sacs Des magasins sur le trottoir. L’azote y sourd en négatif, Percé par la lumière nue — La pellicule en...
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SIMPLEMENT LE MONDE
Michèle Sultana
I. Si j’arrêtais d’écrire le monde ne changerait pas d’un iota. Il y aurait toujours les grandes villes, les petites villes, les bourgs, les hameaux, les villages, les campagnes, les forêts et les...
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AVANT D’APPARAÎTRE
Fabrice Farre
Pas Je fais un pas, sans toucher les bords du pavé. Je m’applique à cette marche rigoureuse qui s’interdit le hasard. Je compte par chiffre pair l’impair qui me talonne me trouve inutile. Marcher La...
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BOULOGNE-SUR-MER (2)
Jean-Michel Baillat
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novembre 2014
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Boulogne-sur-Mer
Jean-Michel Baillat
UN COULOIR ÉTROIT ET SOMBRE s’est ouvert sur un trottoir traversé de rafales. Naissance : exilé de ce pertuis chaleureux, je pars affronter l’air hostile. On monte pour échapper au froid. Il faut...
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Altitudes (VI)
Gilbert Beaune
Saison des eaux. C’est toute la montagne qui ruisselle — ravins, sentiers d’herbes grises, goutte-à-goutte du bord des névés... Les tiédeurs neuves ont activé la fonte, les coulées dégringolent : neiges...
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L’almanach de la péninsule
Alain Bernaud
Pour Silvia. DE NOUVEAU JE REVIENS À CES RIVAGES DE LA MER DU NORD, appelé par les longues plages de sable que travaillent incessamment les forts courants marins croisant au large, en ces parages...
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Sonnets bourguignons
Jérôme Peignot
Saint-Julien-du-Sault. À Saint-Julien-du-Sault la collégiale est frêle De briques et de broc, de foi et de beauté. À sa touchante lutte il faut que l’on se mêle. Par amour, tous, du temps vaincront la...
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Rembrandt à Emmaüs en 1629. Journal d’une rencontre
Isabelle Frandon
Journal d’une rencontre au musée Jacquemart-André à Paris. À ma mère dont je n’ai pu approcher que l’ombre. 2 mai. Première visite à l’Ami. Il est au milieu d’autres toiles mais surgit dans une...
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Choses non vues. Japon
Patrick Corneau
Quand devant une ville inconnue on s’étonne comme devant un ami qu’on avait oublié, c’est l’image la plus véridique de soi-même qu’on contemple. Jean Grenier. PAS DE PAPIERS DANS LES RUES (pas de...
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Boulogne-sur-Mer
Jean-Michel Baillat
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mai 2014
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Derniers plis de la promesse
Pierre Voélin
come te, come te, signore, noi siamo consegnati a quella morte che con più denti dell’amore morde e separa la rosaCristina Campo. Dans mon chant l’herbe souveraine l’herbe par les champs — l’herbe...
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La maison l’île, suivi de Le pays que l’on quitte
LAURENT FASSIN
La maison l’île. I. IL PLEUT IL FAISAIT BEAU, et la maison fraîchit quand nous fûmes réunis tout habillés de noir. Le départ s’annonçait. Les glaïeuls qu’elle aimait faisaient lourde fontaine...
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Loin
MURIÈLE CAMAC
et s’il ne devait plus y avoir pour nous de Grèce et d’Italie de vin résiné sous les tonnelles ni de pieds nus sur les rochers de tourisme paresseux dans un soleil idéal alors peut-être serait-il...
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Conversation avec l’ange
ALBERTO NESSI
« Et toi, qu’as-tu reçu, qu’as-tu donné ? » me demande assis sous le charme à la table de pierre que le lierre enserre, un ange avec une chaussure unique, il me semble, avec une aile trouée...
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Le Messie aux portes de Rome
JEAN-PIERRE SONNET
Panthéon. La pluie tombait drue de l’oculus. Les dieux s’étaient enfuis, les rois de marbre dans leurs tombes. Je vis l’homme traverser le rideau des grandes eaux, venir au monde dans les larmes. Le...
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Derniers plis de la promesse
Pierre Voélin
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novembre 2013
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PETIT ÉLOGE DE LA RÈGLE
CLAUDE DOURGUIN
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 CLAUDE DOURGUIN.Propos. «AU BOUT DE DIX OU DOUZE JOURS, il me vint à l’esprit que, faute de livres, de plumes et d’encre, j’allais perdre la notion du temps ; […] J’érigeais...
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LA MAISON VIDE
CHARLES-OLIVIER STIKER-MÉTRAL
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 CHARLES-OLIVIER STIKER-MÉTRAL. Dans la grande maison videje n’ai pour me guiderque l’enfant que je fusJe répète des gestes très ancienspour maintenir la porte ouverteà la...
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DESSINS ET HUILES
HELENE CRETTIEN
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 HELENE CRETTIEN. I. DESSINS II. HUILES
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EN REGARDANT LA PEINTURE d’HÉLÈNE CRETTIEN
MICHÈLE SULTANA, BRUNO ROZA
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 MICHÈLE SULTANA, BRUNO ROZA.Angles. I. Sans doute le rouge flamboie Grande offrande étalée Mais le vert davantage encore Vert très insistant Sans doute bleuté doux Très...
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TABLEAUX ANCIENS
CLAUDE DOURGUIN
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 CLAUDE DOURGUIN. DANS LES TABLEAUX ANCIENS, bien souvent, traversent des clairières, des bois, ou s’y reposent, cheminent dans la campagne, à bord d’une embarcation traversent des...
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SAISONS, ENCORE, TOUJOURS
PASCAL RIOU
Petite ombre inattendue que fait notre corps quand nous allons sous la lune pleine, un soir d’hiver. Nous avons ainsi parfois, de brèves, tristes, et très douces compagnes.
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LES TREMBLANTS D’AMOUR
CLAIRE ALFONSI
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 CLAIRE ALFONSI. L’ÉTÉ COMME QUELQUE CHOSE de très grand qui pousse à la vie. Le bruit de la chouette rappelle l’été où que tu sois — son bruit c’est chaque nuit de Corse...
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PARFOIS
JACQUES GOORMA
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 JACQUES GOORMA. Parfois quelques mots lui suffisaient pour ouvrir le monde. Il respirait alors le vent d’émeraude, les chevilles dans une boue impétueuse. Ses yeux...
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IMPOSSIBLE À ENTENDRE
CHRISTOPHE LANGLOIS
CONFÉRENCE, N° 37, automne 2013 CHRISTOPHE LANGLOIS. Ancienne et toujours nouvelle. Pour me croire, regardez. J’y suis. Mais ce n’est pas de moi que vous avez besoin. J’ignore si je dois descendre plus...
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PETIT ÉLOGE DE LA RÈGLE
CLAUDE DOURGUIN
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juillet 2013
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RETOUR DE L’OCÉAN
PIERRE-ALAIN TÂCHE
Le troisième âge. Dès les premiers jours de printemps, l’île est au fait que l’invasion ne va désormais plus tarder. Mais pour l’heure, et malgré la verdure, une vague tristesse étouffe un front de mer...
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POÈMES DE L’ANNEAU D’OR
FRANÇOIS DEBLUË
(Fragments.) 1. Ici les villes ont reçu baptêmes mélodieux Souzdal Vladimir Kostroma ou Iaroslavl Serguev-Possad ou Rostov-Veliki Guidés par on ne sait quelles forces des hommes ont bâti là...
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LE SANG DES BOURGUIGNONS
PIERRE CHAPPUIS
Avant tout. Ce qui, actif ou en veilleuse, demeure logé en moi, refuse à ses heures de me laisser en paix, me talonne pour ensuite, sans crier gare, me planter là en plein manque quand je ne me...
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REMPARTS et autres poèmes
MICHÈLE SULTANA
Adoration Sans doute tu ne sais pas Toi qui m’inspires Où se loge mon amour Mon amour de toi Dans le secret de ton coeur Diras-tu Toi que j’adore Le secret des replis de mon coeur Mais mon coeur le...
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HOMMAGE À DENISE ESTEBAN
JÉRÔME PEIGNOT
Bouquet d’autrefois. C’est un joli bouquet qui se hausse du col ; D’un faux déséquilibre il tire tout son charme. Pour un peu, à son air, on dirait qu’il est fol. Les roses en amour sont bien plus que...
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ŒUVRES 1974-1986
DENISE ESTEBAN
Tableaux de Denise Esteban de la Collection Corinne et Bernard Simon à l’Île d’Yeu qui ont inspiré les poèmes de Jérôme Peignot. Bouquet d’autrefois, huile sur toile, 1977 ; 46 x 55 cm. Petit nu,...
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RETOUR DE L’OCÉAN
PIERRE-ALAIN TÂCHE
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juin 2013
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TOUTE BEAUTÉ EST PACTE
GABRIEL LE GAL
À quoi bon le poème Puisqu’il ne peut rien Contre la mort en travail Pas même ne la grignote Qu’est-ce qu’on pourrait trouver de plus sérieux contre elle ? De plus sérieux, sans doute Mais de plus...
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TOUTE BEAUTÉ EST PACTE
GABRIEL LE GAL
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décembre 2012
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CHAPELLE DES PLUIES
Christophe Langlois
Sentences. « LA JOIE PROMISE À NOTRE SOIF », dit un hymne, « comment la saisir à mains pleines avant le soir ? » Il faudrait ne pas lâcher d’une semelle la raison d’être de notre merveilleuse, de...
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UNE MÈRE
Laurent Fassin
I. L’AUBE PLEINE, son regard du sol fuyant, elle s’éprenait des roses tachées, les sauvait, et pleurait son jardin, guettait le ciel se dessinant obscur au loin — ou clair. À la fontaine, des pas, le...
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ALTITUDES (V)
Gilbert Beaune
Cairns. QU’IL N’Y AIT PLUS AUCUNE TRACE, qu’on traverse un plan d’herbes à rocailles, les pentes instables d’éboulis ; ce long glacier encombré de moraines et dont les vagues grises de débris jouent à...
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PEINDRE POUR MÉMOIRE
Bruno Roza
Dévoilement de marges et pesée de lueurs toute clarté s’instruit d’une lumière fossile et toute ligne d’un retour du perdu. La couleur est une vitre sur un feu froid et le tableau la preuve que...
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QUATRE POÈMES
Rosanna Warren
Traduit de l'anglais par Aude Pivin. Méditerranée — quand elle disparut sur le chemin devant moi,je m’appuyai contre un chêne tordu, tout ce que je vis fut la lumière du soir où elle avait été : ...
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L’ENFANT QUI N’EST PLUS
Michèle Sultana
Flambée. Loin de moi très loin L’éternité du temps Se ferme sur moi Sur mon âme esseulée Sans toi mon roi L’éternité du temps Se ferme sur moi Plus aucun cri Ce terrible silence Passé présent...
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PORTS ET RIVAGES
Patrick Le Corf
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CHAPELLE DES PLUIES
Christophe Langlois
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août 2012
- LIGNES ET PAYSAGES Francis Limérat
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juillet 2012
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LES CARABINIERS et autres poèmes
Michèle Sultana
Enchantement L’écrasement du temps Comme il faut souffrir Pour écrire Un vers Pour écrire un vers Comme il faut du temps Du temps Pour s’abstraire L’écrasement du temps Comme il faut se taire Pour...
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DES CORBEAUX, DANS LE LOINTAIN
Leonardo Gerig
(Traduit de l’italien [Tessin] par Christophe Carraud.) L’aube. Pensée, sentiment de l’obscurité profonde en moi et tout autour de moi. Stupeur. Un souffle de vie, un cri strident et dans les plus...
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CHAMBRES
Franck Laurent
À trois heures une femme viendra elle aura du retard elle tordra des cheveux sombres dans sa main elle essaiera de rattraper la nuit la faire passer devant À trois heures une femme viendra les cheveux...
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MÉTAMORPHOSES ET AUTRES POÈMES
Gérard Engelbach
Le soir entre les murs distraits, Prenant congé du square, Délaissant les bassins, mais vivifiant là-bas Le gel sombre des marais Dans les plis batailleurs du couchant. * Poreuse éternité Sous les mains qui...
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HUIT POLONAISES ET ENVIRONS
Étienne Faure
Son coeur est en Allemagne et sa tête en Pologne, c’est à peu près ça l’orientation du dormeur qui mangea du cheval, Pferd, ko´n pour arpenter l’espace hier encore tiré comme une ancienne couverture à hue...
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LES CARABINIERS et autres poèmes
Michèle Sultana
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juin 2012
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DE NUIT, VERS LA MÉDITERRANÉE et autres textes
Jean-Michel Baillat
Tunis, rue Ezzitouna, au téléphone. AU COIN D’UNE RUELLE une boucherie où pendent… quartiers d’os, têtes de viande. Au fil du toit un ciel tout éclairé d’oiseaux. Sur les fenêtres à barreaux un parfum,...
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DE NUIT, VERS LA MÉDITERRANÉE et autres textes
Jean-Michel Baillat
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février 2012
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ROMA
Franco Buffoni
Traduit de l’italien par Franck Merger. Nous nous faisons tous un peu beugner rue Ardéatine Sur cinq voies quand au maximum Il en faudrait deux Sans café à sept heures du matin. Certains furent...
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ALTITUDES (IV)
Gilbert Beaune
Sauvageonnes. COLS ET CRÊTES que râpent les rafales, roches pulvérisées des moraines, champs d’éboulis où les eaux de fonte circulent, même les fractures du granit, la rive polie d’un glacier...
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ROMA
Franco Buffoni
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décembre 2011
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SUR LA POÉSIE
Remo Fasani
Traduit de l’italien par Christophe Carraud. Pour une leçon de poésie. LA POÉSIE — toujours selon ces lyriques chinois — est avant tout l’acte de nommer les choses et les êtres de sorte qu’ils...
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LETTRES À REMO FASANI (II)
Cristina Campo
Traduit de l’italien par Christophe Carraud. II. [1952] Cher R., Je vous prie de bien vouloir me renvoyer par retour, avec vos objections éventuelles, le 2e Sonnet de Karoline von Günderode. Comme...
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JOURNAL DE BRÉONA
Claude Dourguin
À Christophe Carraud. PLUIE DRUE, BROUILLARD, NUAGES, la visibilité est nulle, la montée laborieuse. En quelques minutes, chaussures, pieds, jambes trempés par l’herbe ; cette manière de défense a...
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LE LIVRE DES VENTRES ET DE LA SOLITUDE
Doina Ioanid
Traduit du roumain par Jan Mysjkin. MAMAN A PEUR de la solitude. Elle me regarde impuissante — même les feuilletons mélos ne la font pas se sentir mieux. Elle me regarde comme une génisse apeurée. Il n’y a pas...
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PLATEAU ET PALUS
Alain Bernaud
I. CE DOIT ÊTRE UN PETIT MATIN D’AUTOMNE, sans doute, mais peu importe. Les contours du paysage vont bientôt se préciser — presque à regret. « Doucement, tout doucement, semble nous dire le...
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LISZT, PAR HASARD et autres poèmes.
ROSANNA WARREN
CONFÉRENCE, Nº 33, automne 2011. ROSANNA WARREN. Traduit de l'anglais par Aude Pivin. Des parentés poétiques. ROSANNA WARREN est née en 1953 dans le Connecticut aux États-Unis, mais dans son essai de...
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IN MEMORIAM REMO FASANI
Christophe Carraud
31 mars 1922-27 septembre 2011. DE REMO FASANI, il y a fort peu de choses à savoir. Fort peu de choses à savoir, et beaucoup à apprendre. Toute disparition donne à la vie de se déployer comme un...
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TRADUIRE LES NOVÉNAIRES
Christophe Carraud
31 mars 1922-27 septembre 2011. LA REVUE ITALO-SUISSE BLOC-NOTES préparait, au printemps dernier, un dossier sur Remo Fasani, qu’elle a publié en septembre, quelques jours avant la mort de celui...
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SUR LA POÉSIE
Remo Fasani
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novembre 2011
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PALUS
Chantal Happe
- VASES ET FLEURS Anne Savary
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PALUS
Chantal Happe
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juillet 2011
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juin 2011
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CARNETS 1989-1990
Pierre-Alain Tâche
« Pour parvenir à rétrécir Il faut d’abord laisser s’étendre. Pour parvenir à affaiblir Il faut d’abord renforcer. Pour parvenir à éliminer Il faut d’abord exalter. » Lao Tseu, Tao Te King, 36 1. I....
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HOMME DE L’AUBE
Fabio Pusterla
Traduit de l’italien par Franck Merger. 1. En ces jours de dissipation, en ces jours de quadrilles et de tranchées, je suis la musique feinte des éons, un rêve d’avocats et de jésuites : mandibule...
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LYRISME ET DISSONANCE (V)
François Debluë
IL Y A BIEN DE LA NAÏVETÉ (pour ne pas dire de la lâcheté) à vouloir confier à nos écrits la vengeance de nos échecs. Que les dits écrits soient le dérisoire témoignage desdits échecs devrait suffire à...
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FLORE DOMESTIQUE
Alberto Nessi
Traduit de l’italien par Franck Merger. Réponse à la carte postale du 11 mai. Ma chère fille, les narcisses des poètes dérobés d’une main leste aux prés alentour exhalent leur parfum dans ta...
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LES TISSUS D'HÉLÈNE
Jocelyne Gagliardi
DANS UNE RUELLE DU DORSODURO À VENISE, l’œil est soudain aspiré par un festival de draperies aux cou-leurs sourdes. Morceaux d’arc-en-ciel qui auraient séjourné dans des sables violets ? Fragments de...
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LE LABYRINTHE
Peter Nijmeijer
Traduit du néerlandais par Pierre Gallissaires & Jan H. Mysjkin. La tour. La première chose ici que l’œil voit après l’arrivée c’est le rocher avec la tour corse ronde, proscrite sur cette froide île...
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ÉTÉ À AUVERS ET AUTRES POÈMES
Huub Beurskens
Traduit du néerlandais par Pierre Gallissaires & Jan H. Mysjkin. Été à Auvers. Un homme avait soupiré tous les noms de ce que nous, misérables, devons désigner : cyprès, olives, gerbes de blé,...
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SIX HYMNES DU PLAT PAYS
H. H. ter Balkt
Traduit du néerlandais par Pierre Gallissaires & Jan H. Mysjkin. Pluies bourguignonnes. En ces temps-là, même les pluies étaient bourguignonnes ! Les chevaliers de la Toison, après la chute de...
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DÉDICACES
Remo Fasani
Traduit de l’italien par Christophe Carraud. À un paysan. Les mots les plus sages que j’aie entendus sont pour toujours ceux de mon père, quand il se comparait mentalement, lui, un paysan, à des...
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LETTRES À REMO FASANI (I)
Cristina Campo
Traduit de l’italien par Christophe Carraud. I. LE LECTEUR FRANÇAIS, sans être familier de l’œuvre de Vittoria Guerrini (1923-1977) — de son nom de plume Cristina Campo — sait l’aura de beauté, de mystère et...
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LE CORRIDOR et autres poèmes
José-Flore Tappy
Obscure, interminable, sans lampe derrière les vitres, la nuit Pourtant même elle finit par avoir faim, on l’entend qui s’agite, se rétracte pour mieux fuir, soudain se sauvepar les toits...
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PETITE SUITE ROMAINE
Jean-Pierre Sonnet
En grec et en latin. Les marbres baroques dans les nefs latines sont des sanguines de l’âme, écarlate empourprée de la fusion divine. Les mosaïques vertes et bleues de Santa Maria in Cosmedin sont...
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CARNETS 1989-1990
Pierre-Alain Tâche
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juillet 2010
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RETOUR EN AFGHANISTAN
Julien Varia
CECI est la chronique de mon deuxième séjour à Kaboul (le premier en 2001-20021). Séjours à titre professionnel, mais en voici le côté intime. Je livre mon journal presque à l’état brut, corrigeant çà et là...
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PROSES
Pierre Chappuis
La communication heureuse. …with voices gentle and meaningless like the voices of sleeping birds. James Agee, Knoxville, Summer of 1915.(Musique : S. Barber.) L’été revenu. Le seuil odorant de...
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NOTRE CHAMBRE À CETTE HEURE EST PÉTRIE DE MUSIQUE
Cathy Jurado-Lécina
I NOTRE chambre à cette heure est pétrie de musique, et le frêne de la cour dispute son ombre à la nuit. Rien ne survit d’hier — de ses travaux et de ses rires — dans cette eau d’aujourd’hui qui sans cesse...
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Pour Jean Nazelle.
Marie-Fabienne Aymon
Du travail / Pourquoi on est graveur et pas autre chose. Ni désuète, ni fanée, la gravure est ce qu’on en fait. La gravure de Jean Nazelle est un poème sans titre aux cent sous-titres, un répertoire...
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JOURNÉES À SHANGHAI
Nicolas Idier
Automne. I. PRENDRE l’avion revient aujourd’hui à un long trajet de métro, avec quelques saccades et des plateauxrepas. On passe d’un salon à un autre et, plus ça va, plus les villes ressemblent à...
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LA MER À PARIS
Franck Laurent
Dans les rues vieilles du nord toutes les pierres gravées parlent d’ailleurs De noms et de souffles secs violents et chauds qui nous râpent la gorge D’hommes qui parlent trop de langues inconnues, dures...
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DAGO, CAHIER D’ÉTAPES
Mathieu Nus
… Tananarive… ÀL’IMAGE de grandes coulées de lave, la ville a progressivement colonisé les flancs de la colline et occupe la plaine environnante. Bien peu d’habitats en briques ou en pierres ; par...
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COMME POUR TENTER DE DIRE L’ÊTRE-EN-SUSPENS
Claude Louis-Combet
C’est du poème seul, vécu jusqu’en la ténèbre désirante de la chair, que nous vient cette aspiration insensée à un instant qui serait d’éternité. Instant d’éternité. L’homme qui inscrit ces mots...
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L’AMOUR EST LE LA DE LA VIE DES MORTS
Jérôme Peignot
JE SUIS submergé, d’autant plus qu’impuissant à me battre… pour deux ! Pendant qu’elle dort, je la fixe et puis ferme les yeux essayant de dormir, un tant soit peu, de son sommeil à elle. La fusion est à ma...
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LYRISME ET DISSONANCE (IV)
François Debluë
« Si le philosophe est un maître à penser, le musicien est un maître à aimer. » Paul Tortelier, violoncelliste et musicien. * Après tout le mal que l’on a dit d’elle, il faudrait savoir rendre...
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VARIATION
Jean Nazelle
...
- FIGURES David Maes
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RETOUR EN AFGHANISTAN
Julien Varia
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décembre 2009
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O CRUX AVE, SPES UNICA
Claude Louis-Combet
CE N’EST pas l’air banal d’une chanson qui me revient dans un creux de la conscience, dans l’un de ces moments où s’affaisse la tension vers le monde, vers la vie et l’action. C’est une présence...
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HABITATIONS
Alain Bernaud
De l’enfance. DANS la paix des après-midis d’août, ma mère passait dans chaque pièce de la maison pour fermer tous les contrevents de la façade blanchie par le plein Sud, ne laissant du grand jour...
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CHEMINS ET ROUTES (III)
Claude Dourguin
DES SIÈCLES durant les labyrinthes de chemins locaux. Incertains avec leurs ornières d’été, leurs cahots, leurs fondrières en mauvaise saison, leurs inondations. On s’y embourbait, s’y couvrait de...
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LES GLACIS INVISIBLES
Pierre Lecœur
La cloche. La cloche a redit les dernières heures de coups longs à qui prélevait les signes du matin dans le jour déjà dense coups gras posés sur le silence où éprouver, le voulant à peine la...
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LYRISME ET DISSONANCE (III)
François Debluë
Il se croit poète parce qu’il procède par allusions. Il est tout simplement confus. * De ce jeune auteur, on entend dire : « C’est un écrivain qui monte ». Cela se dit aussi d’une salade, et l’on sait...
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POÈMES
Gilbert Houël
GILBERTHouël (1919-2007) fut premier violon de l’Orchestre National. Bien qu’il ne publiât que secrètement, il fut aussi poète. À travers l’évocation des bois et des rivières de sa Champagne...
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ALTITUDES (III).
GILBERT BEAUNE
CONFÉRENCE, Nº 29, automne 2009. GILBERT BEAUNE. Calcaire. RUGUEUX, sec, poudrant les doigts, plein de piquants et d’angles qui coupent — fruit de l’immense amour des sédiments de mer dont il conserve...
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EN PAIX MAINTENANT REPOSE
Pascal Riou
I. Clocher, cathédrale Saint-Sauveur, haut dressé, tambour vibrant dans la nuit d’hiver que vient battre la mémoire. ………………………………………………………………… Deux ans, mère, que tu n’es plus, deux ans et quelques mois, rien ou bien tout, — et voilà qui est...
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LE CORBEAU ET LA CUEILLEUSE DE THÉ
Olivier Remaud
CONFÉRENCE, Nº 29, automne 2009. OLIVIER REMAUD. TANDIS que je me promenais dans des rues alourdies par la chaleur de l’été, il arriva que surgît un individu qui s’approcha de moi en brandissant...
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SUITE DE L’HIVER ANDALOU
Georges Soleilhet
à Bernard de Alexandris. I. Campagnes. Les collines n’ont pas d’arbres,elles sont couchées sur le dos, elles te regardent,elles chantent la gésine des vertset la terre sombre qui se délasse.ici pas de...
- MIROIRS DU DOUBLE. SRI LANKA, 2005 (II) Marc Blanchet
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O CRUX AVE, SPES UNICA
Claude Louis-Combet
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octobre 2009
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ÉCRIRE, AU COMMENCEMENT.
CLAUDE LOUIS-COMBET
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. CLAUDE LOUIS-COMBET. Lorsque le narrateur, après trente ans d’une pratique assidue de la fable, de la mythobiographie, du récit onirique et fantasmatique, se penche...
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ÉCRIRE, AU COMMENCEMENT.
CLAUDE LOUIS-COMBET
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juin 2009
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Europe et les clarines
Christophe Carraud
Les candidats ne manquent pas pour être ministre ou chef d’entreprise et même haut fonctionnaire dans un blockhaus. Il est plus facile de trouver un ministre qu’un vacher. Qu’en déduire ? Que c’est un...
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Europe et les clarines
Christophe Carraud
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mai 2009
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TROIS LETTRES DONT UNE PLUS SOBRE.
Pascal Riou
à Saul de Tarse et du vaste monde. I. Cela vous casse les pieds à la fin la poésie qui parle tant de la mort et souvent à voix de prêtre mal déguisée que vous n’encaissez guère. J’entends bien :...
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PAGES DU GRAND JOUR
Alain Bernaud
Nordskot. C’est du sommet d’une montagne qu’on réalise com-bien ce pays est peu habité. À perte de vue des campe-ments de lacs, de montagnes, et au loin, vers le sud-est, se dessine le plateau lapon. Au...
- Miroirs du double, Sri Lanka 2005 Marc Blanchet
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LE JEUDI DE LA COLLINE DÉLAISSÉE.
Jean de Foresta
Trois poèmes de Jean de Foresta. Ces trois poèmes que nous présentons ici ne sont que les amers d’une œuvre engloutie. Comme d’autres écrivains français de cette époque (Super-vielle, Caillois,...
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OÙ VA SE TERRER LA LUMIÈRE
Mary-Laure Zoss
1. au petit jour, la lumière ; pitié pour vous d’une assem-blée debout, presque morte, de vos faces de graine noire, elles se détournent, un peu de notre vie s’en va, on essuie la salive des...
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Un miroir brisé et fragmenté
Pierre Chappuis
(À propos de Le Noir du ciel, de Mary-Laure Zoss, éditions Empreintes) LE lecteur reconnaît immédiatement, sinon une langue, du moins une voix étroitement en accord avec ce dont elle parle, car...
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CELLULE (Extraits)
Thanassis Hatzopoulos
Sortie Et il vaut mieux sortir Du Paradis Avec la connaissance et les ailes repliées Pour aller là où s’ourdissent les torts Les fautes, les délits Les crimes Là où se défait la magie du monde Le...
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CHEMINS ET ROUTES (I & II)
Claude Dourguin
I. IL m’arrive de rêver d’un livre des chemins, catalogue et dictionnaire à la fois, qui évoquerait, recenserait sans du tout prétendre faire œuvre savante, les figures diverses des chemins, leurs...
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TROIS LETTRES DONT UNE PLUS SOBRE.
Pascal Riou
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décembre 2008
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PASSIVE PASSION DES ORIGINES
Claude Louis-Combet
C’ÉTAIT, dans la conscience neutre, réduite au mini-mum de ses tensions et de ses énergies, l’irruption d’une expression à la fois forte et insidieuse, bientôt obsessionnelle, au demeurant vide de sens...
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L’EUROPE AU MÈTRE
Étienne Faure
Passants, souvenez-vous, la crue de 1910, vous qui passez et lisez ceci — car vivants encore — c’est ici à hauteur de vos yeux, leur ligne actuelle de flottaison, qu’elle enfla pour finir à ce trait qui tel un...
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DEUX POÈMES
Alain Lévêque
Le secret. Non, envers toi je ne puis être quitte et je le suis moins encore depuis ce jour de janvier où je t’ai revue assise au bord de la fontaine, j’entends toujours son bruit de source, un enfant à...
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UNE INQUIÈTE SOLITUDE
Alberto Nessi
C’est l’ombre, c’est l’ombre qui coule sur mon corpset m’aveugle. Gustave Roud, Adieu, 1927. Automne 1935. Une femme dans la pénombre. Assise sur une simple chaise de cuisine, nue, elle a un peu...
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LA MAISON INVISIBLE
André Durussel
Quand l’ombre des grands arbres s’allongera déjà de notre côté, nous percevrons un instant, la hache levée, le bruit familier, à force d’être attendu, d’une maison que l’on bâtit un peu plus loin ; la maison...
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LYRISME ET DISSONANCE (I)
François Debluë
TOUT artiste tient du manchot : le poète, le peintre, le compositeur ne travaillent que d’une main. L’autre n’est guère requise, sinon pour tenir la palette, maintenir la feuille de papier en place ou se...
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NOTRE-DAME DES AMIS
Gianni d’Elia
Traduit de l’italien par Luigi-Alberto Sanchi. * Alla musica di Paolo Marzocchi. À la musique de Paolo Marzocchi. « E la cagion che libertà mi tolse… » Lorenzo de’ Medici. « C’est l’ami ni ardent ni...
- ALPAGES Hélène Garache
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ALTITUDES (II)
Gilbert Beaune
Sentiers. ILS quittent les alpages en douceur, grimpent d’un coup, s’accrochent aux rocailles et moraines enraci-nées de saxifrages, s’obstinent jusqu’aux refuges de granit, ou tel un ermite qui...
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RÉCONFORT DE LA NEIGE
Louis Daubier
LOUIS DAUBIER, né Louis Dupont le 14 mars 1924 à Orp-le-Grand, dans le Brabant wallon belge, fut un poète délicat, pudique, rigoureux et sans concession. Dès sa tendre enfance, son goût avide pour la...
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DEHORS, BLEU ET OR
Claire Alfonsi
Si tu ne me dis pas — sourire — alors, je coule ciment dans corps. * Ils portent tous du rouge à lèvres. De longs cheveux emmêlés dans leurs têtes. Paillettes de rimmel au bout de leurs cils...
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DANS L’EAU DU JOUR
Philippe Jaccottet
LES troncs des hauts platanes du parc ont-ils jamais été aussi lumineux que je les vois en ce jour de janvier ? Lumineux à l’égal de la cime du Ventoux que le soleil éclaire aussi — neige ou...
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LA PIPE QUI PRIE ET FUME (III)
Maurice Chappaz
10 septembre. Minuscules, infimes petites averses le long du jour. Les granges comme voilées s’effacent sur les prés qui merdoient. Très légèrement la nature tinte et ces mayens glissent presque dans...
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PASSIVE PASSION DES ORIGINES
Claude Louis-Combet
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septembre 2008
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ÉCHOUAGES (Petite suite irlandaise)
François Debluë
1. Au soleil descendant sur le sable gris d’une rive sans fin un homme une femme ensemble mesuraient leurs hautes ombres complices Au soir bientôt venu à la nuit mangeuse d’ombres du passage des...
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LE DERNIER TRADUCTEUR
Teresa Bartolomei
DE l’autre côté du fleuve s’élève la paroi d’ombre. Elle a toujours existé. Elle était là avant même la fondation de la ville. Nos pères l’ont trouvée là à leur arrivée, et se demandèrent avec inquiétude si l’on ne...
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ÉCHOUAGES (Petite suite irlandaise)
François Debluë
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août 2008
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LES CENT SONNETS DE KER BORNY
Jérôme Peignot
Aquarelles et dessins d'Antoine Debré. Louis-le-Grand. Foyer de résistance aux allures de couventFourbissant du Savoir les armes redoutablesDe son seul nom déjà, le Lycée Louis-le-GrandDonnait à...
- AQUARELLES Antoine Debré
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L’AUTRE VÉRITÉ
Alda Merini
(Traduit par FRANCK MERGER) Journal d’une étrangère. (Extraits.) ALDA MERINI. LES derniers poèmes d’Alda Merini à avoir été publiés avant un long silence l’ont été par Salvatore Quasimodo dans...
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APHORISMES & GRI GRI
Alda Merini
Le jour du printemps. Née le 21 mars 1931 (le jour du printemps), Alda Merini est, dès l’âge de quinze ans, reconnue comme une poétesse de grand avenir[1]. À Milan, elle fréquente Quasimodo,...
- MONOTYPES Pierre-Yves Gabioud
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LA PIPE QUI PRIE ET FUME. Journal des Vernys (II)
Maurice Chappaz
23 août. Je fume, fume les questions océaniennes du peintre… On a tenté encore de cueillir des framboises le long du bisse et passé plusieurs heures dans des fuites de ravins. Le soleil a glissé....
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CHANTS SÉRIEUX
Claude Dourguin
SÖRU, Taguküla, Heltermaa, Hellamaa, Lehtma, Kalana, la rose de l’île tourne dans la tête, lente, irrégulière, parfois s’arrête entre deux sites avant de repartir — un bout de côte en défaut de nom...
- ANNIVIERS, FUSAINS Martine Clerc
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ANNIVIERS. Ombres et entrailles
Pierre Chappuis
D’UNE certaine opacité près de s’éclaircir, bleutée ; d’une légère ébriété de l’air, vibrant (comme, un instant, de voir double), frémissant (papier se plaît àgondoler); d’une rêverie à la dérive...
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LES CENT SONNETS DE KER BORNY
Jérôme Peignot
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novembre 2007
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IN MEMORIAM
Jean-Claude Crespy
(Aux femmes d’Anatolie et d’ailleurs.) LE soleil s’est levé, toisant le village de son œil furieux. Depuis sa fenêtre elle entend au loin le braiment des ânes qui vont aux champs avec leur bât...
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CES NOMS QUI NE SONT PLUS DE PERSONNE
Joël-Claude Meffre
Les deux textes qui suivent témoignent de la fréquentation de certains cimetières en déshérence dans ma ruralité intime, et de l’approche des stèles et des épitaphes. Je ne sais pourquoi je les recherche....
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DE L’EXPÉRIENCE JUSQU’AU MYTHE : LA PRÉSENCE RÉELLE
Claude Louis-Combet
S’IL est une lumière dont le souvenir ne s’est jamais éteint après qu’elle eut éclairé fidèlement les loin-tains de mon enfance et de mon adolescence et les eut comblés de toute la gamme possible des émotions,...
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LE GHETTO
Teresa Bartolomei
IL y a un Ghetto dans notre ville. Personne parmi nous n’y a jamais mis les pieds. Personne ne sait exacte-ment où il est. On connaît son existence, on ne la remet pas en cause, mais on n’a jamais...
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AU MILIEU DU GUÉ
Pascal Riou
« Je ne te lâcherai point que tu ne m’aies béni.» Genèse XXIII, 27. I. Tant d’années pour que s’apaise la guerre et que naisse la clarté sur les charniers intimes… Il aura fallu durer dans la...
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LA PIPE QUI PRIE ET FUME. Journal des Vernys.
Maurice Chappaz
19 août. Par la fente des volets et la porte à demi ouverte, le petit jour… Dans la pénombre, les rideaux de la fenêtre qui blan-chissent m’éveillent. Les parois de sapin s’éclairent. L’écriture qui...
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PROSES DE LA MORT PROCHAINE (I)
François Debluë
Tout va bien, merci. (« Normalement mal » serait plus juste, plus vrai, en regard de la marche du monde et de la nature irrémédia-blement provisoire, fragile, de ce « bien » posé là, presque lancé,...
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IN MEMORIAM
Jean-Claude Crespy
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mai 2007
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POÈME DE LA FAIM SEULE
Patrick Guyon
I. Où êtes-vous qui vous penchez sur votre sol, dans une douleur inatteignable si ce n’est par la mienne ? Cela justifie-t-il que chacun nous criions à des dis-tances d’étoiles, celui-ci sur la...
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DEVANCER LA NUIT
Tiziano Broggiato
ANTICIPO DELLA NOTTE. Traduit de l’italien par Christophe Carraud. C’è un ricordo di voci conosciute eppure incollocabili nel tempo tra quelle che ascolto alla radio nel mio veloce viaggio in...
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EN CHEMIN
Claude Dourguin
DÉPART dans le matin frais, la décision seule retient de se couvrir, engourdi le corps heurte la nappe froide de l’air, cette présence dure — le réel après la trêve des songes, le dehors après le gîte. Quelques...
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LIBERA
Pascal Riou
I. Peu après le départ des amis, quand un grand silence passe sur la maison et descend des grands arbres sous lesquels ce furent des rires et la douceur montant des verres aux lèvres puis aux...
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BATTRE LE BRIQUET
Pierre Chappuis
[…] PAR définition, un travail de création repose sur un pari. Le doute, l’incertitude habite en chacun de nous, dangereusement pour qui se laisse envahir complètement, mais aussi et en premier lieu...
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LA DERNIÈRE NUIT
Claude Vigée
Dans mes bras, cette nuit, l’arrachement ultime ! Mourir est un travail affreux qui mérite salaire : à la fin du combat descend la grande paix. Ma chère Évy est morte, le plus vif de moi-même ;nous ne...
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POÈME DE LA FAIM SEULE
Patrick Guyon
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octobre 1997
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LE SACREMENT DE LA PAIX.
FRANÇOIS BOUCHET
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. FRANÇOIS BOUCHET. La vertu n’est vraie qu’autant que tous les biens dont elle use bien, toutes les actions dans le bon usage des biens et des maux, elle les rapporte et...
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TI TAS ANTI.
LOKENATH BHATTACHARYA
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. LOKENATH BHATTACHARYA. Ti tas anti. La pluie tombe. En moi j’entends, comme des feuilles mortes qui tombent elles aussi dans des forêts lointaines : ti tas anti / si...
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LE ROYAUME DE PROSPERO.
Conférence
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. GÉRARD MACÉ. Le royaume de Prospero. Dans une ville au bord de la mer, un théâtre bleu ciel où des marins manœuvrent le décor : un équipage revenu à terre avec la...
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ÉTINCELLES.
FRANÇOIS CASSINGÉNA
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. FRANÇOIS CASSINGÉNA. Marie de Magdala au matin de Pâques : figure de l’âme, à la recherche de son corps, je veux dire, non pas de son corps propre, mais du Corps du...
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IMAGES MARTINIQUAISES.
JEAN-MICHEL BAILLAT
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. JEAN-MICHEL BAILLAT. Habitation Choisy. Par-dessus le morne Pitault, les alizés charrient des cumulus ventripotents, et souvent ils font escale à Gondeau, ou plus encore,...
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SÉMAPHORES, SÉMAPHORES.
JAIME SILES
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. JAIME SILES. Élégie et analyse à 33 tours par minute. À Jaime Gil de Biedma. (Face A.) Quelque chose en écho qui tourne entre les rives du tango me fait penser, sentir...
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QU’IL VIENNE.
PASCAL RIOU
CONFÉRENCE, N° 5, automne 1997. PASCAL RIOU. Et tu ne sais rien de plus grave de plus enjoué aussi bien — ainsi tourne la première fumée sur les graviers de la terrasse — et rien de plus une grâce...
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LE SACREMENT DE LA PAIX.
FRANÇOIS BOUCHET
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octobre 1996
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OSWIECIM
Jacques Darras
« Je n’y suis allée qu’une fois et je ne peux pas vous accompagner Une seconde fois. »J’ai compris. J’ai compris que l’empêchement Allégué par Bogna est un faux empêchement. Une raison vraie. Je n’y...
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LES ÉLOQUENTS
Alain Paris
Personnages : Agnès TOUBELLE. Monsieur BORSARY. EXTRAITS DE LA PREMIÈRE LETTRE DE LA RELIGIEUSE PORTUGAISE PRÉSENTÉS PARAGNÈSTOUBELLE. Considère, mon amour, jusqu’à quel excès tu as manqué de...
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RUE DU CHEMIN-VERT
Jacques Réda
Deux ans passèrent durant lesquels, selon une expression consacrée et parfaitement juste, j’empruntai la rue du Chemin-Vert pour aller à Paris. C’est-à-dire dans le centre qui représente, pour les habitants...
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TROIS POÈMES DE JEUNESSE dédiés à Bianca Messina
Eugenio Montale
cEStextes préfigurent le premier grand recueil de Mon-tale,Os de seiche (1925). En particulier, « Émois » constitue la matrice du poème « Lettre levantine », lui-même matrice du poème «...
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ÉCRITURE ET ERRANCE
Maurice Chappaz
Note.Puisque j’ai huit fois dix ans. 1-2 août 1996, Les Vernys. Descendu à Vercorin je viens d’envoyer aux correctrices Stéphanie C.-M. et M.-Thérèse L. les épreuves très aimable-ment apportées par elles...
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OSWIECIM
Jacques Darras
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