Exemplaires numérotés de 1 à 40, de format 15,7 x 21,5 cm, accompagnés d’une gravure sur Japon de Maria M. Sepiol
Edition de tête est épuisée
L’ampleur des tons, l’étendue de la «palette» poétique: il se joue ici une pensée, une pensée du monde tel qu’il se trouve présentement, et tel qu’on trouve ou non en lui matière aimantant la vie. On pourrait appeler cette pensée, tout simplement, une attention; et, à partir d’elle, la poésie se déploie comme réponse à ce qui est vu et perçu, et donc comme responsabilité : l’auteur prend le risque de dire, prend le risque du discours et du récit dans la poésie même, il prend le risque du jugement; poésie exposée, en un sens, et poésie précaire, en ceci que s’exposant, elle se montre à nu, elle se montre engagée éperdument dans l’acte de vivre, ce qui est précisément l’état de la parole quand elle se fait prière. De l’invective à la prière: beau «dessein» poétique, d’une richesse sans guère d’équivalent aujourd’hui — cela qui pourrait, devrait se transmettre « d’âge en âge », et honore la parole.
Le hêtre qui t’a vu grandir, aimer,
t’avancer pas à pas dans l’âge et la parole
et lancer tes fils puis leurs enfants après
dans la vie prodigue et les lointains aimés,
ce grand hêtre que tu sais plus vaste que l’enfance,
voici ses hautes branches, ce matin,
éclairées comme jamais tu ne les avais vues,
toi qui vas quitter ta maison de toujours
et laisser ce grand arbre à d’autres mains
dont tu ne sais le soin, le regard ni la hache.
Éclairées par le matin, elles montent dans la lumière
comme on voit en montagne
les sommets tout frangés de clarté
tandis que l’on marche dans l’ombre des vallées.
Gravure sur Japon de Maria M. Sepiol
pour l’édition de tête (déployée : 21,3 x 29,5 cm).
Exemplaires numérotés de 1 à 40, de format 15,7 x 21,5 cm.
En couverture de l’ouvrage : Celamonti,
photographie de Maria M. Sepiol.
Un livre de 112 pages, format 15 x 20,5 cm.