MISSION HUMANITAIRE AU LIBAN, 1989

 

EN 1975 résident au Liban près de 600 000 Palestiniens réfugiés. Leur poids pour le pays, la quantité d’armes en circulation, la pauvreté, la misère et le jeu des puissances conjugués aux querelles intestines libanaises, conduisent à la guerre civile. L’armée libanaise cesse d’intervenir, et les milices chrétiennes s’opposent aux Palestiniens et à leurs alliés locaux. La Syrie entre militairement dans le pays dès l’année suivante. Israël envahit le sud du Liban en mars 1978. L’armée israélienne déclenche en 1982 l’opération Paix en Galilée et impose le blocus de Beyrouth, au cours duquel sont perpétrés les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila. Les forces armées palestiniennes sont chassées du Liban.

Après la première « guerre des camps », entre la milice chiite Amal, soutenue par une partie de l’armée libanaise, et les Palestiniens de Sabra et Chatila, le retrait de l’armée israélienne du Liban en juin 1985 laisse une zone-tampon sous le contrôle de l’Armée du Liban Sud. En janvier 1986 se produisent des affrontements entre milices chrétiennes à Beyrouth. En mai 1986—avril 1987, c’est une nouvelle « guerre des camps » entre Amal et Palestiniens, tandis que de violents combats opposent milices druzes et chiites à Beyrouth-Ouest.

En mai 1988, les combats dans la banlieue sud de Beyrouth entre milices chiites Amal, pro-syrienne, et Hezbollah (créée en 1982 au Sud Liban, à la suite de l’invasion israélienne, et soutenue par l’Iran) font 600 morts en 2 semaines. L’armée syrienne s’interpose. La nomination du général chrétien Michel Aoun comme Premier ministre par intérim se heurte à l’opposition de Damas. Les musulmans forment leur propre gouvernement à Beyrouth-ouest. En mars 1989, Michel Aoun lance une « guerre de libération » contre les 33 000 soldats syriens présents au Liban. Les combats entre factions et chefs de guerre se superposent à cette action.