CAUCHEMAR.
Ma mère, moribonde, au sixième et dernier étage d’un luxueux palace.
Mon scrupule à la quitter, à la laisser là, seule (comme, de fait, à Z., je la laisse seule à chaque fois, dans son studio exigu et modeste, haut perché et accessible par quatre rampes d’escaliers étroites et raides qu’elle peine de plus en plus à gravir, dans ce qui est tout le contraire d’un palace !)
Quelqu’un (mon frère aîné ? ma compagne ?) m’encourage pourtant à rentrer chez moi ; s’efforce de me convaincre qu’elle mourra paisiblement sans moi.
Or, un gnome apparaît, qui franchit le hall du palace, grimpe aisément et rapidement une somptueuse rampe d’escaliers, et rejoint aussitôt quelque sordide soupente : une sorte d’homoncule grisâtre, peau-de-souris, qui va mourir lui aussi, incessamment, et qui ricane d’aise à l’idée qu’il pourra emmener ma mère avec lui.
*
La mort ne m’a jamais vraiment convenu.
Je veux dire : la mort des autres.
(Celle-là, seulement ?)
*
Mes morts ne dansent pas.