DU BON USAGE DE L’ÉCONOMIE ET DES ÉCONOMISTES

 

LES GRANDES CRISES ÉCONOMIQUEs, au même titre que les guerres et les catastrophes naturelles ou technologiques, provoquent des ruptures et des accélérations de l’histoire qui prennent de court les dirigeants politiques et les opinions publiques comme les experts. Elles bouleversent non seulement la régulation du capitalisme mais aussi le mode de gouvernement des nations et la configuration géopolitique mondiale. Leur nature n’est pas seulement économique mais aussi politique et intellectuelle, puisqu’elles débouchent sur des changements de paradigmes.

La mondialisation qui se trouve au principe du XXIe siècle est caractérisée par l’universalisation du capitalisme, la multipolarité, l’hétérogénéité des cultures et des institutions enfin. Elle est entrée en 2001 dans une période de turbulences croissantes qui ont débouché sur une vaste crise à partir de 2007. D’un point de vue économique, elle s’est traduite par le plus violent choc déflationniste depuis le krach de 1929. D’un point de vue politique, elle déstabilise la classe moyenne des pays développés, confrontée au chômage de masse, au surendettement et à la baisse de la croissance potentielle, ouvrant un vaste espace au populisme, à l’extrémisme et à la xénophobie. D’un point de vue stratégique, elle accélère le déclin relatif de l’Occident et le basculement du monde vers le sud et l’est, symbolisé par l’accession de la Chine et du Brésil, en 2010, au rang de deuxième et septième puissances économiques mondiales, devant le Japon et l’Italie.

 

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