- Les livres
- La revue
- Les Éditions
IDONATI, dans l’Archivio giuridico d’avril dernier, aborde un sujet singulier, l’honeste vivere comme précepte du droit, et s’efforce de montrer que l’honnêteté est un présupposé du droit : sujet singulier à une époque où, dans la science — et ne disons pas dans la vie ! —, non seulement l’idée, mais le mot même d’honnêteté semblent être sortis d’usage.
.L’étude est digne de considération ; ce qui semble important est l’exigence que ressent Donati de donner un présupposé à l’activité juridique, un présupposé intrinsèque à l’esprit œuvrant, à l’esprit à l’œuvre dans l’expérience juridique, et qui la forme. On déduit des considérations de l’auteur que cette expérience ne s’explique pas si l’on ne pose pas une activité ou une capacité de l’esprit à la vérité et à la bonté. Dans l’esprit ainsi prédisposé, naîtrait l’activité plus proprement morale, quand c’est la règle morale qui s’accomplit ; plus proprement juri- dique, quand c’est la règle juridique. Par une analyse fine et ingénieuse, Donati recherche dans la conception que le droit positif se fait de l’acte licite et de l’acte illicite la preuve de son concept.
Quelles que soient les observations à faire sur les jugements précis sur lesquels la démonstration est fondée, il faut souligner l’importance et la valeur de cette recherche, exempte de préoc- cupations académiques ou livresques, simple enquête sur la conscience que l’activité juridique exige nécessairement. Au milieu d’une spéculation qui, dans son désir forcené de créer l’absolu et l’infini, et de construire non seulement l’individu, mais l’histoire, a perdu l’exigence d’observer le relatif et de regarder la vie, il faut signaler l’acte de celui qui se tourne vers l’expérience juridique et le droit positif, qui en constitue une partie si importante, et en recherche les indications et les principes sur lesquels l’un et l’autre se fondent. Donati a cherché à regarder dans l’expérience et dans l’action, et c’est assurément un grand mérite.